La culpabilité en mode viral…
10/08/2014 15:35
Comme tout un chacun, il m’arrive parfois de maudire mes semblables. C’est tellement confortable de trouver une victime expiatoire à mes difficultés de la vie quotidienne qui viennent me submerger par flots entiers. Quoi de plus rassurant que d’avoir trouvé le coupable, celui qui explique à lui seul tous mes ennuis, tous mes soucis. Celui qui m’économise le temps et l’énergie de la recherche et de l’analyse. Celui qui rend inutile tout questionnement sur les causes de mes problèmes.
La culpabilisation, l’attitude économiquement la plus rentable d’un point de vue énergétique à court terme ! Tellement facile à utiliser…à peine besoin de manuel…
Si vous êtes au somment de votre art culpabilisant, vous aurez le chic d’invoquer la responsabilité de votre interlocuteur. Tu es responsable. Si cela ne fonctionne pas, tu es donc coupable. Difficile en effet d’être coupable sans avoir été préalablement responsable. Ce qui fait de chaque responsable, un coupable en puissance. Ceci n’expliquerait-il pas, par hasard, l’énergie consacrée dans nos organisations (nos vies ?) à développer des attitudes défensives à commencer par les sempiternelles justifications ?
Soyons clair avec les experts en culpabilité de la vie quotidienne
- Oui ! Il y a, derrière chaque acte (y compris les plus anodins) un responsable. Le vivier des coupables en puissance est inépuisable.
- Chaque acte est, par définition, sujet à discussion sur sa pertinence, tout étant une question de point de vue. Le vivier d’actes coupables est lui aussi inépuisable.
Quelle bonne nouvelle me direz-vous ! Mais ce n’est pas tout…
- La découverte du coupable permet à tous les coups de ne pas résoudre le problème puisqu’en parlant du sujet, on ne parle pas de l’objet. C’est infaillible.
- La culpabilité décrétée permet d’engendrer de nombreux actes défensifs qui génèreront de nouveaux actes coupables et donc de nouveaux coupables. La culpabilité est virale.
- La culpabilité est encore plus efficace lorsqu’elle est auto-générée. L’accusateur et la victime se confondent tels le Yin et le Yan aboutissant à l’être morfondant parfait.
La culpabilité se nourrit de la responsabilité et la tue.Elle nuit gravement à la santé de votre organisation.
Pascal DENHAERINCK