Pudeur et indifférence

10/08/2014 15:36

Il y a quelques jours, mon administrateur général me demandait s’il ne serait pas opportun de marquer notre soutien aux victimes des mines turcs et à leur famille en tant que Service Externe de Prévention et de Protection au travail.  Cette interpellation suscite légitimement débat au sein de notre organisation.  Comment en effet rester indifférent à un tel drame lorsque que l’on consacre sa carrière professionnelle à améliorer les conditions de travail et à promouvoir la santé au travail.  Mais comment éviter de se manifester sans donner le sentiment de récupérer ce qui touche le plus intimement tant  de femmes et d’hommes.

Ma première réaction était empreinte de prudence, préférant la pudeur discrète au risque d’exposer notre organisation aux critiques que j’aurais peut-être moi-même formulées si d’autres SEPP avaient publié un commentaire sur le sujet.  Pourtant son argumentation m’a touché.  A force de ne jamais réagir sous prétexte d’être politiquement correct, nous risquons de sombrer dans la démission par rapport à ce qui est l’essence même de notre mission.  Peut-être même que nous tomberons dans l’indifférence si nous ne faisons plus le lien entre notre action de tous les jours et de tels évènements. 

Tous les jours, des personnes se blessent et meurent au travail.  Nous sommes dans un pays qui s’est doté d’une législation que d’aucun considère comme contraignante.  Pourtant, tous les jours, ces lois et règlements sauvent des vies et préviennent des souffrances.  Comme l’a déjà mentionné mon administrateur général dans d’autres circonstances, certains pays n’ont pas encore cette chance.

Ma pudeur affichée n’était-elle en fait que de la prudence ? L’occurrence de celle-ci n’enfante-t-elle pas à terme l’indifférence ?

 

Pascal DENHAERINCK

Précédent

Contact

J'y pense
Avenue konrad Adenauer 8
1200 Bruxelles

+32495167130

© 2014 Tous droits réservés.

Créer un site internet gratuitWebnode